- The end -
"On emmène tout, où qu'on aille."
Au moment précis où j'ai frôlé la chute fatale,
au milieu d'une merde noire, une sorte de calme sans nom m'avait submergé.
Je me suis dit : peut-être qu'aujourd'hui je vais mourir...
Et tout s'est levé en moi, comme dans un très grand silence
Et il m'a suffi de ce silence pour que tout soit fait et dit
Pour que je sache ce qui avait compté, et ce qui compterait toujours dans ma vie
Ce qui passerait, et ce qui y resterait.
Une fois sorti d'affaire, j'ai regardé en silence l'abîme, dans l'air pur et froid,
- et toute la montagne, puissante et écrasante, qui se tenait devant moi.
J'ai fermé les yeux un instant,
puis j'ai remercié la montagne pour m'avoir enfin libéré de tout, et j'ai tiré un trait.
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Je connais mon passé, et je sais que je le porterai toujours.
Ce n'est pas pour autant que je reste piégé en lui
Parler du passé n'est pas enfermant lorsqu'on le fait pour s'en distancier.
C'était entre autres pour cela que j'avais continué à tenir ce blog, après cet été, pour pouvoir m'y défouler et laisser tout ce qui n'en valait pas la peine derrière moi, afin de ne PAS le ressasser.
Mais d'autres ont voulu y voir la démarche inverse,
et s'en servir pour avoir barre sur moi par le biais de ce que j'écrivais.
Ce qu'ils pensent m'indiffère; mais qu'ils se croient autorisés à critiquer ma conduite sous prétexte qu'ils sauraient mieux que moi ce qu'il m'est bon de faire et de penser, qu'ils l'affirment, et persistent à vouloir me forcer la main sans daigner écouter ce que je leur réponds, cela, ça m'agace.
Voilà pourquoi je ferme ce blog aujourd'hui. Son temps était le passé; pour moi une nouvelle ère avait commencé, et il ne devait être que le dépositaire des scories qui y demeuraient.
Ce fut une erreur de les rendre accessibles à tous,
Car certains persistent à voir ces scories comme un aperçu de mon présent,
à les critiquer et à se les approprier en tant que telles.
Elles étaient du passé, ne sont que du passé, ne seront jamais plus que du passé,
un passé révolu, et n'appartiennent qu'à moi :
voici maintenant la situation rétablie, ma liberté et ma privauté recouvrées.
Passez votre chemin désormais, et au lieu de me demander des comptes,
demandez-vous plutôt où vous allez, vous-mêmes.