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Deep in the Darkness
Deep in the Darkness
9 mars 2008

Du bonheur d'être chef scout

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Alors, j'ai dit clairement ma préférence pour les SGDF, et l'ambiance géniale du BAFA 1 :)... mais je voulais aussi dire une dernière chose... le fait qu'être chef scout, c'est vraiment une renaissance.

Lorsque j'étais en prépa, j'avais une pression énorme de tous les côtés, que, à la longue, je gérais de moins en moins bien, parce qu'elle devenait plus forte chaque jour, sans que personne ne s'en rende compte. Cela ne se cantonnait pas au plan scolaire, car il était tellement gros qu'il rejaillissait sur tous les autres plans. Tout était conditionné par la prépa, et tout ce qui se passait autour de moi tournait autour d'elle, car cette pression contaminait toutes mes relations sociales et affectives. Et je n'avais pas de soupape de décompression, pas de personne ou d'endroit à aller voir quand j'en avais marre et que je voulais couper un moment, sans que je le paie très cher par la suite. Lorsque j'allais en week-end à Dijon, je devais abattre trois fois plus de boulot que d'habitude pendant la semaine d'avant ou d'après, pour pouvoir dégager deux malheureux jours de libre, je travaillais ou je révisais dans le train, et j'étais psychologiquement et physiquement kaputt pendant deux jours après - la longue distance c'est jamais simple. Et au bout d'un an à ce régime, déjà, je n'en pouvais vraiment plus. Il m'arrivait de pleurer de fatigue lorsque je me rendais compte qu'il faudrait encore trouver trois heures quelque part pour finir un boulot sans annuler le weekend. Je luttais pour ne pas m'endormir sur mes cours dans le train, et je me forçais à un quota minimum de six heures de travail perso par jour... Et avec tout cela, entre l'un qui trouvait que je ne lui consacrais pas assez de temps et l'autre qui me disait que je ne travaillais pas assez, c'était pas évident de rester serein et de continuer à gérer. En plus, je ne parlais pas ou peu de mes difficultés à mes proches, parce que je savais que je les faisais déjà assez pâtir à leur goût. Du coup, j'étais souvent très seule et le moral pas au beau fixe.
Pourtant, j'aimais ce que je faisais, j'aimais les personnes et les moments de libre que je parvenais à voir et à prendre. Mais ils ne réalisaient pas ou peu les efforts que cela me demandait, et en demandaient toujours plus. Ce qui a fait que je me suis pris une pression de dingue, et qu'à force de galérer, mon estime de moi-même n'arrêtait pas de descendre. Je me disais que j'étais vraiment une merde de ne pas arriver à concilier tout cela, alors que j'aimais tout, qu'au fond je n'avais pas l'envergure de mes projets et de mes rêves puisque je n'y arrivais pas, alors que je faisais tout pour.

Alors, quand les DEUX - prépa et relations - ont bien capoté il y a deux ans, mon ego en a encore plus pris dans la figure. Mes parents me prenaient pour un raté, mes amis pour quelqu'un de coincé qui ne pensait qu'au travail, le reste... se passe de mots. J'ai passé une année merdique au sortir de la prépa, car j'étais en miettes. Et, sur le coup, je ne savais même pas pourquoi je m'étais proposé pour être chef scout aux SGDF alors qu'aux SUF déjà c'était pas l'hallali.
Et en fait, c'est la meilleure chose que j'aie faite ces derniers temps.

Parce que, sans jamais me mettre de pression, ni prendre la grosse tête, assumer cette responsabilité m'a permis de reprendre conscience de mes points forts et de mes qualités. Et de réaliser que j'avais toujours une capacité d'adaptation, d'animation et une force de volonté appréciables - quand faut se lever à 7H du mat pour aller se laver et faire démarrer le petit déj', alors qu'il fait -2° dehors et qu'il a gelé pendant la nuit, 'faut le vouloir! Pareil pour motiver une trentaine de jeunes grognons... ou trouver comment faire pour démarrer un feu alors qu'il fait un vent pas possible, c'est pas évident au premier abord ! XD

Parce qu'être chef scout m'a permis de réintégrer un mode de vie et un idéal auxquels j'avais toujours adhéré et que j'avais toujours apprécié et respecté. D'avoir une énorme bulle d'air frais et de tonus dans la nature, au milieu du boulot et des problèmes quotidiens. De rencontrer d'autres personnes qui partageaient le même esprit, et qui m'ont accepté et intégré tout de suite sans jamais fuir ou ignorer mon handicap, avec lesquels j'ai noué de solides amitiés aujourd'hui. Et enfin, parce que cela me permet d'accompagner des jeunes que je vois grandir et progresser en maturité et en responsabilité au fil du temps. Qui, chaque fois qu'ils lèvent les yeux vers moi, savent que je serai toujours là pour les écouter et les aider sans jamais leur filer une torgnole; qui m'en savent gré et s'en remettent entièrement à moi sans avoir peur de dire le fond de leur pensée; qui pour cela me respectent plus que n'importe qui; qui, lorsqu'ils me voient passer dans la rue, me font signe avec un grand sourire, et disent à leurs parents ou à leurs amis : "C'est mon chef scout".

Aujourd'hui, rien ne me booste mieux le moral qu'une réunion scoute; rien ne me fait mieux respirer qu'un bon weekend scout dans la forêt, autour du feu ou d'une popote. Le scoutisme a toujours été et reste pour moi une libération du carcan quotidien, auquel je reviens avec le sourire après un temps de pause.

Je tire une incommensurable fierté d'être chef scout, car c'est l'incarnation parfaite de mon idéal de vie, et tous les efforts que j'y fais m'apportent en retour une reconnaissance de la part des jeunes que je n'échangerais pour rien au monde.


 

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